mardi 6 juin 2017

Le Chant du bourreau

Le Chant du bourreau
Par : Norman Mailer
1312 pages
ISBN 222111065X (ISBN13: 9782221110652)

Gary Gilmore vient d'une famille de mormons et, à trente-cinq ans, il a passé plus de temps en prison qu'en liberté. En juillet 1976, alors qu'il est en conditionnelle, il attaque une station-service et un motel pour quelques dollars dans la caisse. Chaque fois, il abat un homme. Arrêté, il est jugé et condamné à la peine de mort. La singularité du cas Gilmore : il refuse tout recours en grâce. Après son procès, il aurait pu faire appel et la peine aurait été aisément commuée en prison à vie mais Gilmore refuse. Pire, il se bat même pour son exécution, qui aura lieu le 17 janvier 1977 au pénitencier de l'Utah.

En refusant l'appel, Gilmore choisit la gloire. Comme le reste de l'Amérique, qui affectionne les anti-héros du gabarit de Gilmore, Norman Mailer se passionne pour son histoire d'une banalité extraordinaire et l'immortalise dans son livre, l'un des plus grands romans du nouveau journalisme. 

Le Chant du bourreau a nécessité à Norman Mailer trois ans d'enquête. Il s'appuie sur les témoignages de la famille de Gilmore, de ses amis, d'avocats, de gardiens de prison et de sa maîtresse, Nicole, une jeune femme confrontée à un monde impitoyable : tous mêlés d'une façon ou d'une autre à cette aventure hors du commun. Décrivant une Amérique que l'on voit rarement, celle des gens pauvres et déshérités de l'Ouest, Mailer fait de cette histoire pleine de bruit et de fureur une histoire d'amour brûlante qui, même dans la mort, reste encore un défi.


Mon avis:
1312 pages pour raconter l’histoire véridique et émouvante d’un homme qui voulait mourir : Gary Gilmore.

On nous raconte ses 9 derniers mois, sa vie, son procès, son verdict, son refus de faire appel et enfin son exécution. On apprend à connaitre tous ceux qui ont été mêlés à sa vie de près ou de loin, famille, amis, avocats, juges, gardes, prêtres… Une recherche immense a été faite pour écrire un tel ouvrage, on le ressent. Malgré son crime atroce et son emprisonnement mérité, l’auteur nous fait comprendre avec brio comment est l’homme derrière le tueur, comment il pense et surtout pourquoi il refuse de faire appel de sa sentence et exige que l’exécution soit faite dans les temps prescrits. 

Libéré de prison après une peine de plusieurs années, Gary tente sa chance avec la liberté. Difficile à accomplir quand tu as passé plus de la moitié de ta vie enfermée. Il rencontre Nicole et enfin file le parfait bonheur. Plus la routine s’installe dans sa nouvelle vie et plus les vieilles habitudes de voler et de boire reprennent le dessus… jusqu’à ce que Nicole prenne ses distances et que Gary, perde le contrôle de lui-même et assassine froidement deux hommes. La machine juridique s’enclenche et les bas instincts de l’homme également. Tout le monde veut faire de l’argent sur le dos du condamné. Des revirements qui vous surprendront, d’un côté ceux qui veulent le voir mourir et de l’autre ceux qui ne veulent pas… J’ai passé d’un camp à l’autre et je vous mets au défi de ne pas le faire également! 

Je ressors ébranlée de ma lecture, j’aurais préféré qu’il vive moi aussi. De l’autre côté, j’ai été convaincue qu’il voulait vraiment mourir et ça aurait été de le brimer de sa volonté de faire autrement.

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